Qu’est-ce que le travail « par grand froid »
Un environnement est considéré comme froid pour une température de l’air inférieure à 18°C. Mais légalement, il n’existe pas de température en dessous de laquelle le travail n’est pas autorisé. L’évaluation du froid, et donc les mesures à prendre, sont laissées à l’estimation et au bon sens de chacun.
Le but, quand on travaille dans le froid, est de ne pas laisser le corps se refroidir et donc de préserver sa propre chaleur à 37,5°C.
Attention, le corps se refroidit beaucoup plus rapidement au contact de l’eau froide que de l’air froid. Pour une même température, et pour une même durée d’exposition, le corps se refroidit 25 fois plus au contact de l’eau.
Dans la mesure du possible, il est donc préférable d’éviter de se mouiller pour les travaux nécessitant de l’eau (en portant des gants imperméables par exemple), comme le nettoyage de la voirie ou l’arrosage.
Quels sont les risques ?
Les risques n’ont l’air de rien, mais ils peuvent (dans le pire des cas), avoir de graves conséquences.
- Au mieux, vous avez juste froid et c’est désagréable.
- Peau sèche et rêche, notamment sur le visage et les jambes.
- Un engourdissement. Dès les premiers signes, soyez vigilant et faites une pause pour vous réchauffer. Un engourdissement peut mener à une perte de dextérité qui peut entraîner un accident (comme une coupure en ripant avec un outil).
- De la fatigue. Le corps dépense de l’énergie à essayer de maintenir sa température à 37,5°C, c’est autant d’énergie qu’il ne consacre pas à autre chose. La fatigue peut entraîner une perte de vigilance et donc des glissades (surtout si le sol est en partie verglacé).
- Des gelures. Il s’agit de lésions qui risquent de détruire la peau et les tissus sous-cutanés. En cas de gelures profondes, il faut consulter. Les gelures sont à ne pas confondre avec les engelures qui se caractérisent par des plaques rouges qui provoquent des démangeaisons. Ces dernières guérissent spontanément en quelques semaines.
- Des spasmes des bronches. C’est donc un facteur aggravant pour les personnes ayant déjà des problèmes respiratoires.
- L’hypothermie. Sans prise en charge d’urgence, une hypothermie sévère mène au décès.
Les consignes pour prévenir les accidents lors d’une mission d’intérim :
La première chose à faire est d’éviter de travailler en extérieur par grand froid. Bien entendu, dans de nombreux cas, cela n’est pas possible.
L’employeur doit proposer des locaux chauffés pour permettre aux salariés de faire des pauses régulières pour se réchauffer.
Il faut également porter les EPI (Equipement de Protection Individuel) adaptés, ainsi que les bons vêtements. Plusieurs couches de vêtements valent mieux qu’un seul vêtement épais pour conserver la chaleur.
Le plus important est de protéger les mains et les pieds (c’est par les extrémités que le froid arrive). Il est donc capital de porter des gants adaptés (imperméables si besoin), et des chaussures appropriées.
Une bonne condition physique favorise une meilleure acclimatation au froid.
Le froid, restez vigilant !
Le froid ne s’applique pas qu’au travail en extérieur, il concerne aussi tous les métiers en chambre froide (abattoirs, entrepôts frigorifiques, conditionnement de produits frais et surgelés…). Pour vos déplacements, soyez particulièrement vigilant en cas de chute de neige ou de verglas.
Si un collègue semble faire une crise d’hypothermie :
- Prévenez les secours (18, 15 ou 112) et surveillez la victime jusqu’à leur arrivée.
- Si la personne est consciente, installez-la, allongée dans un endroit abrité et chauffé.
- Si la personne est inconsciente, placez-la en PLS (Position Latérale de Sécurité). Si la personne porte des vêtements humides ou mouillés, les retirer et l’envelopper dans une couverture.
- Lui faire boire une boisson chaude et sucrée (sans alcool, ni caféine).
En bref, pour travailler dans le froid, en mission d’intérim ou non, il convient de faire des pauses régulières pour maintenir la température de son corps, et porter les tenues et équipements adaptés.